Midi de l'Art : Pedro Calapez - Lieux inhabitables

2018-04-09 10:30:00 2018-04-09 10:30:00 Midi de l'Art : Pedro Calapez - Lieux inhabitables Exposition de Pedro Calapez, “Lieux Inhabitables” - Centre Culturel Portugais - Camões, 4, Place Joseph Thorn, Luxembourg-Hollerich Pedro Calapez (Lisbonne, 1953) a commencé à participer dans des expositions pendant les années 70. Sa première exposition individuelle date de 1982. Son travail a été montré dans divers musées et galeries au Portugal et à l’étranger, notamment dans les expositions indivuiduelles. Lors de cette exposition seront montrées des oeuvres de trois séries de 2017 : “Miroirs”, “Bruits” et “Inhospitaliers”. Tous ces travaux inédits sont des peintures sur papier. “Il n'existe pas de terres étrangères. C'est le voyageur lui-même qui est étranger” (Robert Louis Stevenson) “Selon Proust, c’est pur hasard si l’individu reçoit une image de lui-même, s’il peut se rendre maître de son expérience.” (Walter Benjamin) Quels sont les lieux que je veux ? Je me retrouve dans une feuille de papier blanche. Mais si le papier est plein de couleurs, comment puis-je je me retrouver en lui ? Dans la tranquillité de mon grenier, entouré de mes livres et de mes objets trouvés ici et là, le voyage commence sur une petite feuille de papier, voyage guidé par une couleur qui veut glisser jusqu’au bord de la page. Je perds ce qui m’entoure. Insécurisé, un territoire inconnu m’attend. Je pense à faire une maison, un jardin, à faire grandir le paysage jusqu’aux limites de mon regard. Rien de cela ne se passe. Il ne sert à rien de penser à ce que je veux. Ce que je veux appartient au domaine du connu, du déjà vécu. Les couleurs m’envahissent et leur ordre ne se stabilise pas. À chaque mouvement mon geste est contrarié. Mon regard se fixe sur l’espace que je suis en train de construire et que je ne reconnais pas, mais que je désire. Je pressens des lieux lointains, des personnes étranges, des environnements contaminés, des accès difficiles. Paysages arides, sans vie. Parce que cet espace que mes mains découvrent progressivement se construit en face du lieu où je me trouve. Se pourrait-il qu'il soit inhabitable ? Chercher à survivre : voilà ce que j’essaie de faire en ce moment, en déplaçant l’encre sur les chemins du papier. Survivre ? En vain j’essaie de me trouver dans ce terrain hostile, mais la sensation que j'éprouve est celle d'un lent plongeon dans une mer de couleurs. Je suis présent dans chacun de ces autres lieux et je regarde à travers le rouge, le bleu, le vert. Mon regard est dans le pli de chacune de ces couleurs.  Que mon regard trouve ou non ces lieux avant que je meure dépend-il seulement du hasard, du désir, de l'espoir ? Ou bien est-ce de cette façon que le monde se termine ? La visite aura lieu en présence de l'artiste. Catherine de Jamblinne accueillera les Amis des Musées pour ce Midi de l'Art. L'exposition a lieu du 1er février au 9 avril 2018. Photo : Pedro Calapez : Inhabitable 07 – 2017 – Peinture synthétique sur papier – 120 x 80 cm Luxembourg Les amis des musées d'art et d'histoire Luxembourg info@amisdesmusees.lu Europe/Luxembourg public

Exposition de Pedro Calapez, “Lieux Inhabitables” - Centre Culturel Portugais - Camões, 4, Place Joseph Thorn, Luxembourg-Hollerich

Pedro Calapez (Lisbonne, 1953) a commencé à participer dans des expositions pendant les années 70. Sa première exposition individuelle date de 1982. Son travail a été montré dans divers musées et galeries au Portugal et à l’étranger, notamment dans les expositions indivuiduelles.

Lors de cette exposition seront montrées des oeuvres de trois séries de 2017 : “Miroirs”, “Bruits” et “Inhospitaliers”. Tous ces travaux inédits sont des peintures sur papier.

“Il n'existe pas de terres étrangères. C'est le voyageur lui-même qui est étranger” (Robert Louis Stevenson)

“Selon Proust, c’est pur hasard si l’individu reçoit une image de lui-même, s’il peut se rendre maître de son expérience.” (Walter Benjamin)

Quels sont les lieux que je veux ? Je me retrouve dans une feuille de papier blanche. Mais si le papier est plein de couleurs, comment puis-je je me retrouver en lui ? Dans la tranquillité de mon grenier, entouré de mes livres et de mes objets trouvés ici et là, le voyage commence sur une petite feuille de papier, voyage guidé par une couleur qui veut glisser jusqu’au bord de la page. Je perds ce qui m’entoure. Insécurisé, un territoire inconnu m’attend. Je pense à faire une maison, un jardin, à faire grandir le paysage jusqu’aux limites de mon regard. Rien de cela ne se passe. Il ne sert à rien de penser à ce que je veux. Ce que je veux appartient au domaine du connu, du déjà vécu. Les couleurs m’envahissent et leur ordre ne se stabilise pas. À chaque mouvement mon geste est contrarié. Mon regard se fixe sur l’espace que je suis en train de construire et que je ne reconnais pas, mais que je désire. Je pressens des lieux lointains, des personnes étranges, des environnements contaminés, des accès difficiles.

Paysages arides, sans vie. Parce que cet espace que mes mains découvrent progressivement se construit en face du lieu où je me trouve. Se pourrait-il qu'il soit inhabitable ? Chercher à survivre : voilà ce que j’essaie de faire en ce moment, en déplaçant l’encre sur les chemins du papier. Survivre ? En vain j’essaie de me trouver dans ce terrain hostile, mais la sensation que j'éprouve est celle d'un lent plongeon dans une mer de couleurs. Je suis présent dans chacun de ces autres lieux et je regarde à travers le rouge, le bleu, le vert. Mon regard est dans le pli de chacune de ces couleurs.  Que mon regard trouve ou non ces lieux avant que je meure dépend-il seulement du hasard, du désir, de l'espoir ? Ou bien est-ce de cette façon que le monde se termine ?

La visite aura lieu en présence de l'artiste.

Catherine de Jamblinne accueillera les Amis des Musées pour ce Midi de l'Art.

L'exposition a lieu du 1er février au 9 avril 2018.

Photo : Pedro Calapez : Inhabitable 07 – 2017 – Peinture synthétique sur papier – 120 x 80 cm