Midi de l'Art du 06.02.2020 : Guilherme Parente - Cidades Invisíveis (Centre Camoes)

2020-02-06 11:30:00 2020-02-06 11:30:00 Midi de l'Art du 06.02.2020 : Guilherme Parente - Cidades Invisíveis (Centre Camoes) Centre culturel portugais Camoes 4, place Joseph Thorn, Luxembourg-Hollerich Exposition ouverte jusqu'au 09.03.2020    Accueil par Adilia Martins de Carvalho, directrice du Centre Camoes, ensuite visite guidée en portugais par l'artiste, avec traduction simultanée La peinture-peinture de Guilherme Parente   En face de l'œuvre de Guilherme Parente, c'est de peinture qu'il importe de parler, puisque c'est la peinture que l'on regarde. Certes, on ne regarde jamais que la peinture quand on regarde un tableau: le reste, à savoir l'identification possible des figures et le sens du thème, ne viennent qu'après, en tant que fonction seconde du regard-perception. « Un tableau, avant d'être un cheval de bataille etc., etc... est une surface plane couverte decouleurs, etc... » La chose fut écrite il y a presque une centaine d'années (et toujours appliquée...), tenons-nous la pour dite. Si la citation revient sur cette feuille, ce n'est que parce que les années 60 ont mis en circulation un système « pop »d'images qui a brouillé les pistes picturales de l'Occident; et la « bad  » action d'un expressionnisme réchauffé a oublié que Kirchner ou De Kooning étaient des peintres aussi profondément engagés dans la peinture que Pollock ou Rothko. Il semble donc à nouveau nécessaire de rappeler la parole de Maurice Denis - et d'utiliser l'expression avancée vers 1965 par un jeune critique français disparu maintenant, cette "peinture-peinture" sur laquelle il me plaît souvent d'insister. Peinture-peinture - comme peinture. Peinture comme Guilherme Parente, dans le cas présent - subtile, essentielle, précieuse. Il y a, certes, dans les tableaux du peintre, des bateaux et des maisons, des arbres et des oiseaux, des nuages et des fleuves, - et pourquoi pas? Les choses s'y trouvent et s'y retrouvent comme si elles émergeaient d'un magma de couleurs écrasées ou délicatement posées sur la toile, comme si elles naissaient involontairement,  comme par l'effet du hasard,  dans une sorte de génération spontanée. Lentement, issu du geste du peintre que l'on devine, apparaît  un objet, voire  un personnage  qui prend forme et couleurs et se met à exister ou à marcher,  ou encore des plumes et des vapeurs que le vent de l'imagination pousse à travers les airs... Mais ce qui doit exister peut également venir par accident, comme toute vie. C'est un "Little bang" que le peintre fait et refait avec toute la modestie nécessaire, comme un poète tisse les mots au hasard des occasions. Sons et couleurs chantent doucement, comme l'eau qui coule et les enfants qui rient dans leurs rêves, dans un temps suspendu et lyrique, tout en rose, en bleu ciel, en blanc... La peinture sert à cela, quand il fait beau. Dans la peinture-peinture de Guilherme Parente, il ne fait jamais mauvais temps, par impossibilité métaphysique. Et c'est fort bien comme ça, chez ce peintre portugais lyrique et hors du temps. José-Augusto FRANÇA Président d'Honneur de l’Association Internationale des Critiques d'Art, AICA. Bärbel Aubert accueillera les Amis des Musées pour ce Midi de l'Art. IMPORTANT : Pour les visites proposées par les Amis des Musées, une inscription au préalable est obligatoire. Vous recevrez une confirmation avant la visite. Luxembourg Les amis des musées d'art et d'histoire Luxembourg info@amisdesmusees.lu Europe/Luxembourg public

Centre culturel portugais Camoes

4, place Joseph Thorn, Luxembourg-Hollerich

Exposition ouverte jusqu'au 09.03.2020   

Accueil par Adilia Martins de Carvalho, directrice du Centre Camoes, ensuite visite guidée en portugais par l'artiste, avec traduction simultanée

La peinture-peinture de Guilherme Parente  

En face de l'œuvre de Guilherme Parente, c'est de peinture qu'il importe de parler, puisque c'est la peinture que l'on regarde. Certes, on ne regarde jamais que la peinture quand on regarde un tableau: le reste, à savoir l'identification possible des figures et le sens du thème, ne viennent qu'après, en tant que fonction seconde du regard-perception. « Un tableau, avant d'être un cheval de bataille etc., etc... est une surface plane couverte decouleurs, etc... »

La chose fut écrite il y a presque une centaine d'années (et toujours appliquée...), tenons-nous la pour dite. Si la citation revient sur cette feuille, ce n'est que parce que les années 60 ont mis en circulation un système « pop »d'images qui a brouillé les pistes picturales de l'Occident; et la « bad  » action d'un expressionnisme réchauffé a oublié que Kirchner ou De Kooning étaient des peintres aussi profondément engagés dans la peinture que Pollock ou Rothko. Il semble donc à nouveau nécessaire de rappeler la parole de Maurice Denis - et d'utiliser l'expression avancée vers 1965 par un jeune critique français disparu maintenant, cette "peinture-peinture" sur laquelle il me plaît souvent d'insister. Peinture-peinture - comme peinture. Peinture comme Guilherme Parente, dans le cas présent - subtile, essentielle, précieuse.

Il y a, certes, dans les tableaux du peintre, des bateaux et des maisons, des arbres et des oiseaux, des nuages et des fleuves, - et pourquoi pas? Les choses s'y trouvent et s'y retrouvent comme si elles émergeaient d'un magma de couleurs écrasées ou délicatement posées sur la toile, comme si elles naissaient involontairement,  comme par l'effet du hasard,  dans une sorte de génération spontanée. Lentement, issu du geste du peintre que l'on devine, apparaît  un objet, voire  un personnage  qui prend forme et couleurs et se met à exister ou à marcher,  ou encore des plumes et des vapeurs que le vent de l'imagination pousse à travers les airs...

Mais ce qui doit exister peut également venir par accident, comme toute vie. C'est un "Little bang" que le peintre fait et refait avec toute la modestie nécessaire, comme un poète tisse les mots au hasard des occasions. Sons et couleurs chantent doucement, comme l'eau qui coule et les enfants qui rient dans leurs rêves, dans un temps suspendu et lyrique, tout en rose, en bleu ciel, en blanc... La peinture sert à cela, quand il fait beau. Dans la peinture-peinture de Guilherme Parente, il ne fait jamais mauvais temps, par impossibilité métaphysique. Et c'est fort bien comme ça, chez ce peintre portugais lyrique et hors du temps. José-Augusto FRANÇA Président d'Honneur de l’Association Internationale des Critiques d'Art, AICA.

Bärbel Aubert accueillera les Amis des Musées pour ce Midi de l'Art.

IMPORTANT : Pour les visites proposées par les Amis des Musées, une inscription au préalable est obligatoire. Vous recevrez une confirmation avant la visite.